lundi 26 juillet 2010

L'énigme du clou chinois

Petite lecture de vacances, et pour l'occasion j'ai essayé de m'intéresser à la page 69 avant de lire la totalité du roman. Je dois d'ailleurs remarquer à ce propos que je n'ai jusqu'à présent fait ce fameux test de MacLuhan qu'a posteriori sur des livres déjà lus ou au contraire que je n'avais aucune envie de lire. Au final ça ne change rien, la sagesse rétrospective fait partie de la subjectivité de mon appréciation d'un roman.

L'énigme du clou chinois m'a été conseillé par un ami très fan de ces enquêtes policières du juge Ti, un personnage réel dont les prouesses ont été romancées par le sinophile Robert Van Gulik. J'avais bien l'intention de lire ce roman sans me poser de questions, à part guêter l'arrivée de la page 69 pour réfléchir à sa représentativité de mon expérience de lecture à ce point.

En commençant la lecture on tombe sur une liste descriptive des personnages, comme pour une pièce de théâtre. Ce détail met en appétit quoiqu'y soient déjà annoncés plusieurs meurtres qu'on découvrira au fil de l'histoire. A la suite de ça est un plan de la ville dont le juge Ti est l'autorité principale de police. Pas très utile, mais en y réfléchissant j'y trouvais là un côté ludique qui me ramenait bon nombre d'années en arrière. Incipit : mise en abyme de l'écriture des aventures du juge Ti. Complètement inutile, ce début de roman est vraiment raté, l'atmosphère décrite est la même que celle dans laquelle œuvrera le juge et le style ne permet vraiment pas de dramatiser les enjeux de l'histoire qui va nous être retranscrite. Rétrospectivement, j'avais complètement oublié cette parenthèse narrative et à la relire je me dis qu'elle est bien inutile, ou juste le vestige d'une idée mal développée.

Ceci dit, passé ce début laborieux on arrive très vite à la page 69. Le rythme n'est pas élevé, les faits se succèdent tranquillement. Pas de reproche trop sévère à faire là-dessus : après tout nous sommes à une autre époque et dans une autre civilisation. La page 69 a ceci d'amusant qu'on y trouve des dessins sur un sujet qui aura son importance dans le lot d'indices qui vont aiguiller notre enquêteur. En plus de ce dessin la page fait état d'une discussion emblématique du style narratif ici : le juge Ti demande à ses lieutenants de lui faire un rapport et leur fait part de l'état de sa réflexion. C'est tellement limpide qu'on pourrait facilement trouver ça insipide, mais c'est totalement à l'image de ce à quoi on peut s'attendre en lisant ce roman.

La page 114 est blanche et la page 115, qui est donc un début de chapitre, est assez "vide" à son tour : brève description d'action, brèves répliques dans le dialogue. Le style est décidément peu marqué. Tout cela se lit d'autant plus rapidement et relativement à me attentes de lecteur je trouve ça médiocre. J'ai vraiment l'impression de revenir en enfance à lire une aventure du Club de 5, du Clan des 7 ou encore des 6 compagnons. Certes il y a un contexte "culturel" précis et quelques morts violentes, mais la création de l'atmosphère laisse largement à désirer.

En bref, un roman policier assez quelconque, avec lequel on peut être indulgent si on n'attend pas trop de l'auteur et de son érudition dans le domaine de la culture orientale. Il n'y a aucun développement des personnages malgré quelques pistes intéressante et tout est décrit de manière uniformément neutre ce qui, tout en simplifiant la narration à l'extrême n'apporte aucun plaisir de lecture particulier.

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